Page:Jaurès - Histoire socialiste, II.djvu/471

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

démarche qui ressemble à un coup d’État, qui vient brusquement menacer l’Assemblée. Il y est entendu le 28 juin. Il pouvait, à ce moment, espérer un mouvement décisif.

Dîner des Marseillais aux Champs-Élysées le 30 Juillet 1792.
(D’après une estampe du Musée Carnavalet.)


L’émotion soulevée dans la bourgeoisie modérée et dans une très grande partie du royaume par la journée du 20 juin durait encore. Les adresses à l’Assemblée affluaient. Lafayette lui-même, dès qu’il parut à la barre, fut salué par les applaudissements d’une grande partie de l’Assemblée et aussi d’une grande partie des tribunes. Il affecta le langage le plus constitutionnel. Il déclara qu’il était venu seul, non comme général, mais comme citoyen, et pour arrêter le pétitionnement illégal commencé par son armée. Mais, malgré tout, c’est son armée qui parlait en lui et par lui : et d’ailleurs il déposait sur le bureau de l’Assemblée les adresses que lui avaient déjà fait parvenir plusieurs corps de troupes contre les « Jacobites » et les « factieux »,

La Gironde essaya tout de suite de parer le coup. Guadet toucha le point faible. Il demanda si le général Lafayette, avant de quitter son armée, avait demandé et obtenu l’autorisation du ministre de la guerre. La Gironde insista pour que le ministre de la guerre fût interrogé là-dessus. Il y eut appel