Page:Jaurès - Histoire socialiste, II.djvu/559

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’Assemblée prit d’emblée un décret conforme aux propositions de François de Neufchâteau.

Et celui-ci formula aussitôt une autre proposition décisive. Il y a, dit-il, dans la vente des biens des émigrés un moyen d’attacher les habitants des campagnes à la Révolution. Je demande que ces biens soient vendus à bail à rentes dès ce moment, par petites parcelles de deux, trois, quatre arpents, afin que les pauvres puissent en profiter. »

Départ de La Fayette du camp devant Sedan
(D’après une estampe du Musée Carnavalet.)


Ainsi les biens des émigrés, qui avaient été mis à la disposition de la nation, allaient être vendus sans retard, morcelés, distribués à la bourgeoisie révolutionnaire et aux paysans. L’Assemblée accueillit par les applaudissements les plus vifs les paroles de François de Neufchâteau, et elle adopta à la minute, sans débat, le décret suivant, rendu, si je puis dire, par le canon du 10 août :

« L’Assemblée nationale, sur la proposition d’un de ses membres, après