Page:Jaurès - Histoire socialiste, III.djvu/79

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diamant, le lien d’une haine commune. Il songeait à l’avenir. De nouveau, comme après le Dix Août, et plus hardiment encore qu’au Dix Août, la Commune prenait figure de gouvernement. Elle renouvelait ses énergies. De même qu’au Dix Août elle s’était constituée en adjoignant à une partie de l’ancienne municipalité des éléments nouveaux hardiment révolutionnaires, de même, en ce jour du 2 septembre, elle poussait, si je puis dire, un nouveau jet de Révolution.

LES ANIMAUX RARES
ou la translation de la Ménagerie Royale au Temple, le 20 Août 1792,
4e de la liberté et 1er de l’égalité.

1o Le Sans-Culotte : Maudits Animaux, nous les engraissons de notre sang, et ils veulent nous faire égorger.
2o Le dindon : À moi La Fayette, ou si non on me mènera à la Guillotine
3o La Louve : Ah ! Maudits Jacobins, ils ont fait échouer tous mes projets.
4o Les Louveteaux : Ils dévoreront bien les petits Poulets.
(D’après une estampe du Musée Carnavalet).



C’est à son Comité de surveillance que passaient presque tous les pouvoirs, et ce Comité de surveillance, en s’adjoignant révolutionnairement Marat, marquait sa volonté implacable de secouer tout à fait la tutelle de la Législative et de préparer la mainmise sur la Convention. Dès le soir du 2 septembre, il prenait la responsabilité officielle des massacres par ce billet terrible :

« Au nom du peuple, mes camarades, il vous est enjoint de juger tous