Page:Jaurès - Histoire socialiste, IV.djvu/193

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franchises et de toute la protection des États vraiment libres. La journée du 25 février fera replier leurs voiles : ils ne voudront plus habiter un pays où la propriété de l’honnête homme ne soit pas respectée. »

Mais c’est précisément tout ce puissant essor du grand commerce qui troublait en ses habitudes le centre de Paris. Une activité économique fébrile bouleversait les intérêts : « On bâtit dans toutes les rues » disent, en mai, les Révolutions de Paris (no du 4 au 11 mai).

Encrier en faïence de Camille Desmoulins (vu de face).
(D’après un document du Musée Carnavalet.)


Et dans les maisons nouvelles, ce n’étaient pas seulement de somptueux appartements bourgeois qui étaient aménagés ; c’étaient de vastes manufactures et de vastes dépôts qui gênaient doublement les artisans par la concurrence du produit fabriqué, par l’absorption de la matière première. La plainte des « compagnons », c’est-à-dire, ici, des petits patrons ferblantiers, que j’ai citée, est tout à fait significative. C’est pour ceux-là, autant au moins que pour les ouvriers, que travaillait Jacques Roux. Et il ne faut pas que le pillage téméraire de quelques pauvres boutiques, par une foule déchaînée et mêlée de coquins, nous cache le vrai sens économique et social du parti nouveau. Jacques Roux défendait la petite bourgeoisie et l’artisanerie contre l’accaparement des matières et la concurrence des grands marchands, comme il défendait les prolétaires contre la hausse des