« Les communaux, dit le rapport de Fabre, sont un patrimoine immense rendu à des héritiers légitimes après des débats ruineux et la longue oppression du plus fort contre le plus faible. La loi leur rend leurs biens usurpés, mais elle ne doit pas borner là sa vigilance paternelle ; il faut qu’elle évite de ne leur offrir qu’un bien passager, et qu’elle les prémunisse même contre les dangereuses tentations du besoin et de l’oisiveté. Le pauvre s’attache avec ardeur à la propriété qu’il a, mais il compte pour peu de chose celle qu’il n’a pas encore cultivée. En proie à des besoins renaissants, il sera bientôt tenté de vendre sa portion à quelque riche propriétaire qui la convoitera, et ce qui devait faire le patrimoine des pauvres de tous les temps se rejoindra à celui des riches par une faible rétribution qu’obtiendront les riches du moment ; au lieu de diviser les propriétés, nous les amoncellerions.
« …On nous objectera peut-être qu’en empêchant d’aliéner, on établit une espèce de substitution ; nous répondrons qu’en abolissant le droit de substi-