Page:Jaurès - Histoire socialiste, IV.djvu/825

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toutes les marchandises était détermine par la loi, qu’importaient les variations de l’assignat sur les marchés étrangers ? Qu’importe qu’un assignat de cent livres ne puisse se négocier à Londres que contre trente livres en guinées, si cet assignat de cent livres achète, en France, toutes les marchandises, quelles qu’elles soient, qui sont taxées cent livres ? Ainsi, dans la mesure où fonctionnerait le maximum, la question de l’assignat est non seulement résolue mais abolie. C’est ce qu’a noté admirablement (après coup, il est vrai) Mallet du Pan, dans les mémoires qu’il adresse aux puissances étrangères pour les mettre en garde contre un optimisme frivole.

Assignats de Lyon
(D’après des documents de la Bibliothèque Nationale.)


C’est à la date du 1er février 1794 que se placent ses observations : « Le total de ce papier en circulation a diminué depuis qu’on a démonétisé les assignats royaux… Du mois de mai au mois d’octobre, les assignats étaient tombés de soixante à soixante-quinze pour cent de perte ; ils sont remontés maintenant à trente-trois, à trente-cinq, dans Paris ; de quarante-huit à cinquante, dans les pays qui soutiennent encore des rapports commerciaux avec la France : il est des départements où ils ne perdent que vingt-cinq ou trente, et ils seraient encore plus bas à Paris, sans les fréquents achats de numéraire qu’a faits la Trésorerie nationale dans le mois de décembre et le commencement de janvier.

« Au surplus, depuis la loi du maximum qui, par son extension à la plupart des denrées et des marchandises, embrasse toutes les consommations essentielles, la dépréciation des assignats n’est plus onéreuse au gouverne-