chute, sur les bijoux et l’argenterie, sur l’or, l’argent et les diamants de la couronne. Il fallut que le gouvernement provisoire de 1814 fit courir après elle, pour retrouver à Orléans, dans les bagages de la fugitive, dix-huit millions de francs, de la vaisselle d’or, et les fameux diamants de la couronne ! On retrouva, dissimulée dans un sac à ouvrage, la poignée d’une épée où était incrusté le premier joyau nommé « le Régent ».
Ce qu’avait payé la France pour la joie de posséder quatre ans une pareille souveraine, un curieux document nous en donnera une idée[1]. M. de Vitiolles constate, dans une lettre de 1814, qu’il y avait 2 800 personnes attachées, en France seulement, à la maison de Bonaparte, ayant ensemble six millions d’appointements.
Voici le budget personnel de l’impératrice en 1812.
Traitement des dames d’honneur, d’atour, du palais, et du chevalier d’honneur | 346 000
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Appointements et frais de bureau des secrétaires du commandement, des dépenses et de la dame d’honneur | 33 000
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Garde-robe, toilette et cassette de Sa Majesté | 600 000
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Par décret subséquent | 83 000
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Gages des femmes de chambre, de garde-robe, d’atour, valets de chambre, coiffeur, filles et garçons de garde et d’habillement | 47 660
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Pour achats de diamants et bijoux destinés à être donnés en présents | 660 390
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Pour achats de dentelles | 187 134
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Pour le costume du quadrille de Sa Majesté | 24 756
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1 981 940
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La maison du roi de Rome, alors âgé d’un an, était inscrite au budget pour les sommes suivantes :
Traitement de la gouvernante | 40 000
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———— des deux sous-gouvernants | 24 000
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Secrétaire des commandements | 6 000
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Frais de bureau | 6 000
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Secrétaire de la gouvernante | 3 000
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Frais de bureau | 6 000
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Médecin | 15 000
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Chirurgien | 12 000
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Trois femmes de chambre | 9 000
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Nourrice du roi | 2 400
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- ↑ Voir Le Cabinet noir, par M. le comte d’Hérisson.