Page:Jean Charles Houzeau - La terreur blanche au Texas et mon évasion, 1862.djvu/18

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fermé aux communications avec le monde entier. Je vous reviendrai peu vieilli, j’espère, développé par les exercices du corps, la vie à l’air libre, la connaissance du danger et celle des passions humaines. Mais passons sur ce dernier point, plus tard nous en dirons davantage. Croyez bien, en attendant, que tout ce que j’ai vu n’a fait que fortifier la foi démocratique et philosophique que vous connaissez et dans laquelle j’espère vivre et mourir.»

Dans cette situation, qui devait devenir plus dangereuse chaque jour, il ne restait qu’un parti à prendre, qu’un moyen de salut : s’évader de ce pays, comme d’une prison de despotes, comme d’un repaire de brigands.

Aussi, quelle joie lorsque de nouvelles lettres, datées de Matamoros, dans le Mexique, annoncèrent le succès d’une évasion qui n’avait pas demandé moins de trente-cinq journées de marche !

J’ai fui pour sauver ma vie ; tel est le premier mot du fugitif. J’ai retrouvé la liberté de ma plume, tel est le second.

Les premières lettres particulières écrites à des amis, avant le repos d’un si dur voyage, contenaient d’effrayants détails sur ce régime de terreur et de crime, qui voudrait se faire reconnaître au rang des États civilisés. Selon le désir manifesté par l’auteur, quelques fragments en furent publiés aussitôt, et