Page:Jean Paul - Pensées, 1829.djvu/149

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Un beau visage ne parait jamais plus beau que dans le moment qui succède à un sentiment d’amertume, lorsque des larmes viennent de couler sur les pertes du cœur ; au milieu même de l’expansion de la douleur, l’aspect de la beauté nous troublerait et nous toucherait trop vivement.


L’amour, à la cour, ressemble à la torture ; l’un et l’autre ne durent qu’une heure : on vous bande les yeux, on vous charge de liens, on éloigne les spectateurs ; le troisième degré, c’est le feu. Les mineurs, les vieillards et les malades sont exempts de la torture.


L’éloignement fait perdre aux hommes, ainsi qu’aux décorations de théâtre, les traits trop durs qui en altèrent la beauté, et leur donne ainsi un aspect agréable. Les absents sont des morts que notre cœur absout et glo-