Page:Jean Paul - Pensées, 1829.djvu/188

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le chemin qui conduit à la liberté et à la lumière.


De même que le Nouveau-Monde n’apparait d’abord au navigateur que comme un trait obscur au-dessus de l’horizon, ainsi l’autre monde ne repose devant notre cil mourant que comme un nuage, jusqu’à ce que, lorsque nous en approchons, il se développe à nos regards et nous présente ses palmes et ses fleurs. Un sentiment d’ivresse et de gloire se peint souvent sur le visage d’un mourant. Klopstock revit sa bien-aimée, qui l’avait précédé ; — Herder, dans son ravissement, s’écria : Que deviens-je ! — C’est ainsi que dans les premiers temps du christianisme mouraient ordinairement les vieillards avec une nouvelle sérénité ; ils se couchaient, comme le soleil, au milieu de l’éclat d’une belle soirée, présage d’une aurore plus belle encore.