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une mission internationale dans la lune

rieures et une haute culture scientifique. En fait, les membres que la commission avait désignés avaient été présentés par les grands corps savants des différentes nations.

Le chef de la mission était un Danois, nommé Scherrebek, que plusieurs expéditions au pôle nord avaient rendu célèbre.

Comme il ne fallait pas négliger les détails pratiques, on n’avait accepté que des hommes parlant l’anglais, car il était indispensable que tous les membres de l’équipage s’entendissent entre eux.

Brifaut désignait les explorateurs à sa femme.

— Celui qui marche immédiatement derrière Scherrebek, c’est Dessoye, le Français ; il a à sa droite l’Anglais, Calston, et à sa gauche l’Allemand, Lang. Puis vient l’Américain, Garrick, entre l’Italien, Bojardo, et l’Espagnol, Espronceda. Ce brun qui est à côté d’un officier de marine, c’est le Brésilien, le docteur Uberaba. Voici enfin le plus petit de la bande, le Japonais, Kito, à côté du Belge, Goffoël qui en est au contraire le géant.

Brifaut se fraya un passage jusqu’à son compatriote Dessoye pour le féliciter et lui présenter sa jeune femme.

— J’admire votre vaillance, monsieur, déclara Madeleine, et je ne doute pas que vous ne réussissiez dans votre entreprise audacieuse.

— Oui, madame, nous réussirons. Dans un mois, quand nous redescendrons sur la terre, on pourra dire que les hommes ont fait la conquête de la lune.

Quand il se retrouva seul avec sa femme, Brifaut la gourmanda ironiquement.

— Fourbe ! tu fais à ce garçon des compliments dont tu ne penses pas un mot.

— Pouvais-je lui prédire qu’il n’en reviendrait pas ? Si encore j’avais quelque espoir de l’empêcher de courir à la mort ! mais je sais bien que je n’ébranlerai pas sa belle confiance. Au reste, comment admettre qu’un Français se ferait passer pour un lâche en reculant dans