Page:Jetté - Vie de la vénérable mère d'Youville, 1900.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ce fut une union malheureuse. Obligée d’aller habiter chez sa belle-mère, elle n’y trouva pas la sympathie et l’affection qu’elle méritait ; son mari livré aux plaisirs la négligea, et dépensa follement les biens de sa femme et les siens.

Ici encore les détails manquent, et c’est dans une des périodes les plus intéressantes de la vie. Nous avons à peine connu la jeune fille dans le monde, ses espérances, ses rêves d’avenir, et ses désillusions ? Mais nous connaissons moins encore l’épouse et ses épreuves, ses dissentiments avec sa belle-mère, ses chagrins domestiques, ses désenchantements, et les glaives de douleur qui ont dû percer son cœur, quand elle s’est vue délaissée par son époux, et forcée de gagner elle-même par son travail la vie de ses chers enfants.

Le grand intérêt de la vie des Saints se trouve surtout dans les luttes de la nature et de la grâce, et c’est un des plus beaux spectacles que l’on puisse contempler.

Car il ne faut pas s’imaginer que la nature est morte dans les Saints. Ils s’en rendent maîtres, et la gouvernent, mais ce n’est pas