CHAPITRE V
quelles qualités doit avoir la matière dont on fait la monnaie
Un grand nombre d’écrivains récents, tels que Huskisson, Mac Culloch, James Mill, Garnier, M. Chevalier, Walras, ont décrit d’une manière satisfaisante les qualités que doit présenter la matière de la monnaie. Il semble cependant que certains écrivains plus anciens aient presque aussi bien compris le même sujet. Harris a traité de ces qualités avec une clarté remarquable dans son « Essai sur le numéraire et la monnaie » publié en 1757. Cet ouvrage, qui parut avant « La Richesse des Nations », exposait déjà les principes fondamentaux de la matière de telle façon qu’aujourd’hui même on n’y pourrait guère trouver à reprendre. Cependant quatre-vingts ans plus tôt, Rice Vaughan, dans son petit « Traité de la monnaie », avait établi avec brièveté, mais d’une manière satisfaisante, les qualités que la monnaie doit présenter. Nous trouvons même que William Stafford, (1581) contemporain de la reine Élisabeth, et auteur d’un remarquable dialogue, s’était fait une idée fort juste de son sujet. Toutefois, entre tous les écrivains, c’est probablement M. M. Chevalier qui a développé, de la manière la plus précise et la plus complète, les qualités que la monnaie doit présenter, et sur beaucoup de points j’adopterai ses idées.
Le principal défaut dans lequel on tombe en traitant ce