CHAPITRE VI
les métaux employés comme monnaie
Bien que les nombreuses denrées mentionnées au chapitre IV présentent toutes, à divers degrés, les qualités requises pour la confection de la monnaie, cependant elles ne sauraient un instant soutenir la comparaison à cet égard avec la plupart des métaux : c’est ce qu’il est inutile de montrer par un examen bien détaillé. Quelques-uns des métaux semblent avoir été marqués par la nature comme les substances les plus propres à servir de monnaie, du moins si l’on veut les employer à opérer les échanges ou à accumuler la richesse. Aussi voyons-nous l’or, l’argent, le cuivre, l’étain, le plomb et le fer recevoir une circulation plus ou moins active à toutes les époques historiques. L’argent et le cuivre ont même été si étroitement associés dans l’esprit des hommes à l’idée de monnaie, que nous voyons les noms de ces métaux employés à désigner la monnaie elle-même. En grec αργυρος signifie également argent, argent monnayé et monnaie en général ; en latin æs désigne le cuivre, le bronze ou le laiton, et en même temps la monnaie et le salaire ; en français le mot argent désigne en même temps le métal et la monnaie[1]. Beaucoup d’autres
- ↑ Le mot anglais money, surtout dans cet ouvrage, désigne toute espèce de numéraire, mot employé d’ordinaire, comme argent en