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miers chrétiens qui le connurent ne le désignaient que sous le nom de prophète[1]. Matthieu et Luc ne prêtent-ils pas à Jésus ces paroles : « Et quiconque aura parlé contre le fils de l’homme, il lui sera pardonné ; mais à celui qui aura blasphémé contre le Saint-Esprit il ne lui sera point pardonné[2] ? » Il ne se mettait donc pas même au rang du Saint-Esprit. On ne l’appela « fils de Dieu » qu’après sa mort. C’était l’effet de l’exaltation et de la vénération croissante de ses partisans. Mais ces derniers n’attachaient pas à cette expression le sens qu’on lui donna plus tard. Ils considéraient Jésus comme le préféré de Dieu parmi sa nation, de même que celle-ci se croit, encore aujourd’hui, la préférée parmi les peuples. Ils appelaient Jésus : fils de Dieu comme ils se nommaient eux-mêmes : enfants de Dieu. La divinisation réelle de Jésus ne commença qu’avec la conversion des Gentils, et lorsque

  1. Matth. XXI, 11, 46 ; Luc VII, 16 ; XXIV, 19 ; Jean IV, 19 ; VI, 14 ; VII, 40 ; Act. III, 22.
  2. Matth. XII, 32 ; Luc XII, 10.