Page:Jodelle - Les Œuvres et Meslanges poétiques, t. 2, éd. Marty-Laveaux, 1870.djvu/317

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Et qu’en parlant alors ainſi
Qu’au laiſſer-courre on le relance.
Or ſus donques chacun ſauance
Pour y eſtre, & toy (Sire) auſſi.
De la trompe les meſmes mots
Que i’ay dits parauant, ſe ſonnent :
De meſmes cris, meſmes propos
Tous les lieux d’alentour reſonnent :
On le recourt, rebaudiſſant
Les chiens, grande eſt la randonnee :
Mais la beſte en ſin maumenee
Perd ſon haleine en ſe laſſant.
Ce pauuret preſſé de ſi pres
Par la meute qui le mau-meine,
Veut gaigner quelque eau tout expres,
Pour fraiſcheur reprendre & haleine :
Mais las ! chetiſ il apprendra
Tout au rebours que la viſteſſe
Dedans l’eau nuiſible ſe laiſſe,
Et toſt les abois il rendra.
Quelques Cerfs ſe font par les eaux
Porter, de peur que les chiens viennent
Les aſſentir : dans les roſeaux
Quelques autres cachez ſe tiennent :
Vn autre porter ſe fera
Sur le dos de quelque autre beſte,
Mais de ceſtuy la mort eſt preſte,
Peu apres que ſorti fera.
Aux trouſſes ia les chiens ardans
Le tiennent, il eſt ia par terre,
Ils le tiraſſent de leurs dents,
Iouïſſans du ſruit de leur guerre :
Les larmes luy tombent des yeux :
Et bien que pitié preſqu’il face,
Si faut-il que de telle chaſſe
Sa mort ſoit le pris glorieux.
La mort du Cerf ſe ſonne, alors
Les monts, les vaux, & les bois, rendent