Page:Jodelle - Les Œuvres et Meslanges poétiques, t. 2, éd. Marty-Laveaux, 1870.djvu/328

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page n’a pas encore été corrigée

Et le francboyau qu’on aſſemble
A pluſieurs deſia mis enſemble :
D’autres droits les veneurs y ont.
Tout le ſang dont ce corps eſt plein
Se raſſemble hors de la beſte.
On met par morceaux tout le pain,
Cependant qu’il faut que la teſte
On ſepare, & qu’on leue auant
La hampe, & puis que lon partiſſe
Le reſte, l’vne & l’autre cuiſſe
Et les deux eſpaules leuant.
Les coſtes, le petit ſimier,
Que le cinq & quatre on appelle,
La piece du ſimier dernier
Qui la venaiſon monſtre en elle :
Le pain trempé au ſang ſ’eſtend
Sur le cuir, la curee on ſonne,
Qui auant qu’aux chiens on la donne,
Tant qu’ils y ſoyent tous, ſe deffend.
Tout cela qui nous rend ardans
A le ſuiure, & qui pour la gloire
Nous poind, & nous ard au dedans,
Nous, trauaillant pour la victoire,
Donne aux vainqueurs vne ſierté,
Tant ſoit de petit pris la priſe,
Vn triomphe, vne ioye épriſe,
Qui ſ’entremeſle d’aſpreté :
De cela tous ces chiens ſe font
Vn exemple aſſez conuenable,
Qui plus aſpres & plus ſiers ſont :
Et de mainte façon merquable
Semblent recognoiſtre leur fait,
Triomphans du pris de leur peine :
Ceſte meſme victoire ameine
Les Veneurs à pareil effect :
Qui plus reſiouis, plus gaillards,
Et brauans de leur peine priſe,
Sont plus ardans d’auoir leur parts,