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le robinson suisse.

CHAPITRE II

Le réveil au chant du coq. — Le déjeuner de homard. — Excursion dans l’île. — Les calebasses. — Les cannes à sucre. — Les singes nous fournissent des noix de coco. — Retour auprès de notre famille. — Joyeux accueil. — Les fromages de Hollande. — Le pingouin rôti à la broche.


Dès l’aube, le chant de nos coqs nous réveilla ; nous délibérâmes, ma femme et moi, sur ce qu’il y avait de plus important à faire ce jour-là. Il fut décidé que j’irais de l’autre côté du ruisseau avec Fritz pour tâcher de découvrir les traces de nos malheureux compagnons et examiner en même temps le pays ; ma femme devait rester avec les enfants. Je la priai donc de nous faire promptement à déjeuner pour que nous pussions partir avant la grande chaleur. Elle me répondit d’un ton triste qu’elle n’avait qu’un peu de soupe à nous offrir. « Mais, lui demandai-je, où donc est le homard de Jack ?

— Réveille Jack ainsi que ses frères, me répliqua-t-elle, et nous saurons à quoi nous en tenir au sujet du homard. En attendant, je vais allumer du feu et faire chauffer de l’eau. »

Les enfants furent bientôt debout, et Ernest, d’ordinaire si paresseux, se leva sans murmurer. Jack alla chercher son homard dans une fente de rocher où il l’avait caché, craignant qu’il ne fût dévoré par les chiens, comme l’agouti. Je lui demandai s’il voudrait bien laisser prendre à son frère aîné un morceau de l’animal pour provision de bouche pendant son voyage. À ce mot de voyage, mes enfants ouvrirent de grands yeux, sautèrent joyeusement et s’écrièrent tous ensemble : « Un voyage ! un voyage ! nous en sommes !

— Pour cette fois, leur dis-je, il faut renoncer à partir avec Fritz et moi. Un voyage fait avec vous et votre mère serait