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du pays des dombes

une autre invasion des Gaulois eut lieu en Italie ; trente mille Sénonais, sous la conduite d’un chef nommé Brennus, passèrent les Alpes. Plusieurs peuples des Gaules se joignirent sans doute à eux[1], et les belliqueux Ambarres ne perdirent pas certainement une occasion si conforme à leur courage et à leur caractère aventureux. Se répandant dans les plaines de l’Italie, et désirant venger les injures de leurs ancêtres chassés ou assujettis, ils viennent attaquer les Étrusques. Ceux-ci demandent du secours aux Romains. Les Romains se déclarent contre les Gaulois et leur livrent cette funeste bataille d’Allia, qui mit Rome à deux doigts de sa perte. C’en était fait de la maîtresse future du monde, si Brennus avait su profiter de sa victoire. On sait comment Rome fut sauvée par le courage et l’habileté du dictateur Camille, et qu’elle fut pourtant forcée de payer au poids de l’or l’éloignement des Gaulois.

L’histoire ne nous dit pas si les Ambarres prirent part aux expéditions que les Gaulois firent en différents temps sur le Danube, en Grèce et en Asie, où ils fondèrent un état puissant qui prit d’eux le nom de Galatie. Il est probable que grand nombre de guerriers Ambarres suivirent ces expéditions lointaines qui pouvaient leur procurer ce qui faisait le plus grand objet de leur ambition, la gloire et les richesses.

Pendant deux siècles et demi, l’histoire ne nous dit rien des Ambarres. Pendant cet espace de temps, les Phocéens de Marseille, qui ont laissé des traces si nombreuses de leur séjour sur les rives du Rhône et de la Saône, qui établirent même, à la jonction de ces deux rivières, près de la forteresse gauloise de Lygdun, un emporium auquel ils donnèrent e nom de Léïon (Λειον, lieu plat, uni), nom qui exprimait

  1. Appien apnri, Fulvium Ursinum, p. 350.