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entre sévère et albin.

nent Lyon. Les noms de Sévère et d’Albin étaient très communs parmi les Romains, et on les trouve conservés dans les noms de différents lieux de la France.

Maintenant essayons de démontrer que notre plateau était l’endroit peut-être le moins convenable pour une telle bataille.

Fixons d’abord l’emplacement de Lyon. Le P. Ménestrier[1], qui a discuté savamment cette question, prouve évidemment que Lyon, le Lugdunum romain, était situé entièrement sur la rive droite de la Saône, et qu’on ne peut même lui donner aucun autre emplacement. Les constructions romaines, assez nombreuses qu’on a trouvées sur la montagne de la Croix-Rousse et le coteau de Saint-Sébastien sont des restes de certains établissements publics que les Romains plaçaient ordinairement hors des villes, surtout dans les pays conquis, comme cirques, théâtres, etc. Il paraît même qu’aucun pont ne traversait la Saône devant Lyon, et que les communications avec la rive gauche ne se faisaient qu’au moyen d’un ou de plusieurs bacs. Or, était-il prudent à Albin de traverser la Saône, de laisser cette rivière derrière lui et de s’acculer entre la Saône et le Rhône, sans aucun pont qui pût assurer sa retraite ? Ni mes antécédents, ni l’état saint et paisible que je professe ne m’ont permis d’avoir de grandes connaissances dans l’art stratégique, cependant le peu qu’il m’est permis d’en savoir me fait juger qu’il aurait commis la plus haute imprudence et qu’il aurait montré la plus profonde ignorance de l’art de la guerre. D’ailleurs, Sévère, qui était sur la rive droite, n’aurait pas pris l’initiative de passer sur la rive gauche pour attaquer Lyon, puisqu’il aurait trouvé dans la Saône une barrière bien difficile à franchir.

Jetons ensuite les yeux sur l’état où devait être notre pla-

  1. Histoire consulaire de Lyon : Dissertation Ire, no 18, p. 6.