Page:Jolibois - Dissertation sur l’Atlantide.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
16
mémoire sur l’atlantide.

les défendre. Le pont de la principale entrée avait jusqu’à cent pieds de large. La pierre dont on se servait pour ces immenses constructions était tirée de l’île même : elle était noire, blanche ou rouge, et les carrières qu’avait creusées l’exploitation formaient de beaux havres pour les vaisseaux. Les édifices étaient tantôt de couleur uniforme, tantôt construits de pierre de couleurs différentes pour le plaisir des yeux. Le mur qui entourait l’enceinte extérieure était revêtu d’une légère couche d’airain ; celui de l’enceinte intérieure était revêtu d’étain : enfin l’orichalque de couleur de feu resplendissait sur les murs de la citadelle.

« Le palais était dans la citadelle et voici sa disposition. Au milieu, dans l’endroit le plus inaccessible, était le temple de Clito et de Neptune, tout revêtu d’or. C’est là qu’avaient pris naissance ces dix familles de rois, et que leurs descendants se réunissaient chaque année pour offrir des sacrifices pieux aux Dieux de leurs ancêtres. Le temple de Neptune avait une stade de long, trois arpents de large et une hauteur proportionnée à sa longueur et à sa largeur. Mais son architecture était bizarre. Tout son extérieur, à part le comble, était revêtu et garni d’argent ; le comble et les aiguilles étaient d’or : sur les lambris, brillaient à l’envi l’ivoire, l’or, l’argent, l’orichalque ; mais l’orichalque dominait sur les murs, les planchers, les statues. Il y avait aussi des statues d’or pur. Neptune était représenté monté sur son char, tenant les rênes de ses coursiers ailés et portant sa tête superbe jusqu’au faîte du temple. Autour de lui se voyaient cent Néréïdes portées par des dauphins : c’est le nombre qu’assignait la tradition à ces filles de Nérée. On voyait aussi dans le même temple un grand nombre de statues de toutes les princesses et de tous les princes de la lignée royale et beaucoup d’autres représentations et dons votifs des Rois et des habitants, tant de la ville capitale que des autres villes soumises à l’empire des