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mémoire sur l’atlantide

CHAPITRE IV

destruction de l’atlantide et époque de cette destruction.


Cette contrée immense, habitée par un peuple si belliqueux et si avide de conquêtes, fut détruite en grande partie par une convulsion violente de la nature. Cet évènement, quelque extraordinaire qu’il soit, quelque incroyable qu’il puisse paraître, est un fait en quelque sorte incontestable. Il n’est presque pas de fait dans cette histoire obscure des premiers âges du monde qui réunisse en sa faveur une tradition plus générale et des preuves physiques plus nombreuses. Tous les auteurs dont nous avons rapporté les témoignages, pour prouver l’ancienne existence de l’Atlantide, s’accordent à reconnaître sa subite disparition. Cet évènement, cette affreuse catastrophe a dû laisser et a laissé, en effet, des traces profondes dans le souvenir des peuples. Presque tous ont conservé l’obscure tradition d’un monde, d’une terre détruite par le feu. Les Chrétiens ont ouï dire, dit Celse, cité par Origène[1], et rapportant la tradition des Grecs, qu’il est arrivé dans le monde des embrasements et des déluges. » Origène, dans son même livre contre Celse, parle d’une fête que l’Égypte célébrait en mémoire d’une catastrophe générale dont le feu du ciel avait été la cause. Les Égyptiens avaient, en effet, cette tradition, et ce qu’ils racontent de leur Typhon en donne une confuse idée. Cette tradition se rencontre chez les peuples même les plus reculés, et placés aux extrémités

  1. Adversus Celsum, liv. V.