Page:Jolimont - Les mausolées français.djvu/90

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Ne cherchant que la vérité, aucune prévention, aucun système ne l’égara dans ses recherches, ni ne maîtrisa jamais ses opinions. Chérissant autant les savants que la science, il recherchait et protégeait ceux qui se livraient aux mêmes travaux que lui. Là où les autres deviennent rivaux, il devenait ami ; et sa modestie et ses vertus privées rehaussaient encore l’éclat de ses talents éminents.

À cette époque fameuse où la victoire, fidèle à nos armes, transportait dans les galeries du Louvre les trésors de l’Italie, Visconti fut invité par le chef du gouvernement français à suivre à Paris les marbres et les monuments qu’il avait si savamment étudiés ; et sa nouvelle patrie s’honora de l’adopter comme un de ses enfants.

Ses principaux ouvrages sont la description du musée Pio-Clémentin, commencée par son père, mais à laquelle il eut la principale part ; celle de la Villa Pinciana, qui en peu de mots renferme la plus grande érudition, et qui fonda de bonne heure sa réputation ; son Iconographie grecque et romaine, vaste ouvrage qu’il n’a pu terminer, mais qui, bien qu’incomplet, est un des titres les plus honorables de sa gloire littéraire ; des Notices jointes aux antiques gravés dans le Musée français et dans le Musée royal ; des dissertations, destinées à enrichir les mémoires de l’Académie ; de nombreuses restaurations d’inscriptions grecques, la description des sculptures du Parthénon d’Athènes ; de doctes articles pour le dictionnaire que prépare l’Académie, etc., etc. ; enfin, c’est à lui que nous devons la nouvelle disposition et la classification du musée actuel des antiques. Il mourut le 7 février 1818, à l’âge de soixante-quatre ans.