Page:Jolimont - Les mausolées français.djvu/96

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Sur chacune des faces latérales, on lit en caractères de bronze :

MOLIÈRE.

et sur une autre face cette inscription latine :

OSSA

J. B. POQUELIN MOLIERE
PARISINI
COMŒDIÆ PRINCIPIS
HUC TRANSLATA ET CONDITA
A. S. M. D. CCC. XVII
CURANTE
URBIS PRÆFECTO
COMITE GUIL. CHABROL DE VOLVIC.

OBIIT AN. S. M. DC LXXIII ÆTATIS LI
.



J. B. Poquelin naquit à Paris le 15 Janvier 1622[1], d’un père marchand tapissier, et qui, dans la suite, eut le titre de valet-de-chambre tapissier du roi, dont la survivance fut accordée à son fils. Le jeune Poquelin assista aux représentations de quelques comédies de l’hôtel de Bourgogne ; et dès-lors il prit du goût pour le théâtre, et marqua un si grand désir de s’instruire, que son père le plaça au collège, où il fit, entre autres connaissances, celle du célèbre Gassendi qui lui enseigna la philosophie, et compléta son éducation. Obligé d’abord de remplir auprès du roi les fonctions de la place de son père, ce ne fut guère qu’à l’âge de vingt ans qu’il put se livrer tout entier à la comédie pour laquelle il avait une extrême passion. Poquelin prit alors le nom de Molière, forma une petite société avec quelques jeunes gens qui avaient le même goût que lui, établit un théâtre, et fit des petites pièces pour la province.

La première comédie régulière qu’il composa fut l’Étourdi, en cinq actes, représentée à Lyon en 1653. Après avoir obtenu de brillants succès à Béziers, à Grenoble, à Rouen, Molière vint s’établir à Paris, ou il joua long-temps dans la salle des gardes du vieux Louvre, et au Palais-Royal, honoré de la protection du roi et des plus grands personnages. Ses principaux chefs-d’œuvre sont le Misanthrope, le Tartufe, les Femmes savantes, l’Avare, le Festin de Pierre, le Bourgeois gentilhomme, les Précieuses ridicules, etc. Le Malade imaginaire fut son dernier ouvrage : on sait qu’il mourut peu d’heures après la quatrième représentation de cette pièce, le 17 février 1673, dans un accès de toux où il se rompit une veine, à l’âge de cinquante et un ans.

    même tombeau qui a été transféré au cimetière de Mont-Louis depuis la suppression de ce musée en 1817.
    On assure qu’une souscription fut ouverte pour lui élever un plus riche mausolée, mais quelle n’a point été remplie… !

  1. On doit consulter sur l’époque et le lieu de la naissance de Molière une dissertation curieuse publiée en 1821 par M. L. F. Bessara.