Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/10

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Parang jusqu’aux belles collines des districts de Mehedinti, de Gorj et de Valcéa, aux riches plaines du Dolj et du Romanati, et à ces pêcheries du Danube, qui, autour de Celeui, aujourd’hui échelle danubienne de second ordre, étaient au XIIIe siècle déjà célèbres.

Semblables par cette harmonie de nuances, les diverses zones des régions géographiques qui sont l’Olténie, la Valachie, la Moldavie et la Transylvanie avec ses annexes, sont cependant séparées par de profondes différences qui font de chacune d’elles un tout distinct et particulier. Nous avons déjà dit que l’Olténie se rapproche de la Serbie, l’Olt, dont elle porte le nom, étant une Morava de la rive gauche du Danube. Mais, si entre la Valachie et la Moldavie il y a l’élément commun de cette steppe qui, comprenant tout le Sud bessarabien, s’étend en deçà du Pruth dans la région de Galatz pour descendre vers Braila et se développer librement dans l’ancien « désert » de l’Ialomita, pareil à l’océan des riches herbes éphémères de la Russie méridionale, on ne retrouvera point en Moldavie cette molle plaine nourricière ouverte à tous les courants de l’air comme à ceux des immigrations humaines, invasions dévastatrices et transformatrices. Les collines se poursuivent, s’enchevêtrent, mêlant les lignes capricieuses de leurs vieilles forêts aux tapis multicolores des cultures variées. Si le Séreth, le Pruth, le Dniester ont la belle ligne droite des rivières valaques, de toutes les rivières valaques, la Vedea, l’Argess, la Dâmbovita, la Prahova, l’Ialomita, le Buzau, descendant des montages occidentales du pays, ne vont pas directement au Danube ; elles traversent la région haute du pays pour confondre leurs vagues avec celles du Séreth, qui forme une des grandes artères moldaves. Sur la rive gauche, la même rivière ne reçoit que les eaux mal assurées du Bârlad qui, après un circuit disgracieux à travers des vallées