Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/111

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Jean-Albert s’empressa de faire sa paix avec Etienne. Le traité du 12 (18) juillet 1499, en invoquant le devoir supérieur de la collaboration chrétienne pour une nouvelle croisade sur le Danube, présentait le prince voisin comme le souverain de son pays et l’allié à titre égal des Jagellonides de Pologne et de Hongrie. Cette croisade, du reste, ne devait jamais commencer, bien que des détachements moldaves eussent déjà paru devant les forteresses perdues pour toujours.

Etienne considérait, paraît-il, comme les Sultans ottomans, qu’un traité ne survit pas à celui avec lequel il a été conclu. Aussitôt après la mort du vaincu de 1497, il réclama de nouveau à son successeur l’héritage moldave de la Pocutie et ne tarda pas même à établir ses officiers et ses douaniers dans les villes fortifiées de Sniatyn, de Kolomea et de Halicz même. Des querelles avec le Tzar Ivan, à l’héritier duquel le prince moldave avait marié sa fille Hélène, née du mariage avec la descendante des knèzes de Kiev, Eudoxie, empêchèrent le roi Alexandre de réagir, et celui qui avait trouvé si rarement un appui chez les descendants de Jagellon, fermait les yeux, le 2 juillet 1504, avec l’espoir d’avoir transmis à son fils Bogdan, dit le Borgne, sinon la possession plénière de l’ancienne voie de commerce qui avait enrichi sa Moldavie, au moins avec une paix qui l’assurait du côté des Turcs, cette Pocutie qui pouvait, par ses riches douanes, être considérée comme un dédommagement pour ce qui avait dû être abandonné entre les mains du Sultan.

De plus, sous Radu, fils et successeur du moine Vlad, la Valachie, tout en vivant dans l’ombre de la puissance ottomane, ne constituait plus un danger pour la principauté voisine, car celle-ci, vaincue par les circonstances, avait dû subir également le même régime de garanties permanentes ; ainsi prit fin le problème politique pour la solution duquel les Roumains avaient