Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/115

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de l’indépendance moldave. Mais la grande préoccupation de ce prince fut la Transylvanie, où la catastrophe de 1526 venait d’ouvrir des voies nouvelles, par la double élection royale de Ferdinand d’Autriche et du Voévode Jean Zapolya et, bientôt après, par l’immixtion des Turcs, qui se taillèrent dans le corps du royaume le pachalik de Bude, puis, dans le Banat, celui de Temesvar.

La question de la Transylvanie au XVIe siècle. — Déjà les Szekler étaient habitués à optempérer aux injonctions des princes de la Moldavie ; Rares était l’ami de la plupart des nobles qui s’étaient récemment établis au milieu des communautés libres de paysans guerriers. Lors de sa retraite au-delà des montagnes en 1538, il fut reçu dans cette région comme au milieu des siens. Les deux places de refuge accordées à Etienne-le-Grand, surtout celle de Ciceu, qui dominait tout un groupe de villages roumains et étaient en relations étroites avec les mines de Rodna et avec Bis-tritz, représentaient l’ancien emporium saxon du côté de la Moldavie, régions où les châtelains moldaves recueillaient des revenus pour leur prince. Dans le Marmoros voisin, subsistaient, depuis la fin du XIVe siècle, les anciennes familles des knèzes et des Voévodes roumains ; dans leurs lettres privées et dans leurs contrats mêmes, ils employaient, non pas le latin, ni le slavon, mais leur propre langue maternelle ; un monastère bâti par la famille de Dragos avait obtenu du Patriarche de Constantinople un privilège de « stau-ropygie exarcale », permettant au supérieur de remplir les fonctions d’évêque, aussi bien dans les comtés voisins à l’Ouest que dans ce district de Bistritz. Ce couvent de Saint-Michel à Péri, envahi bientôt par desmoines russes, fut entravé cependant dans son développement par les prétentions de l’évêché slave de Munkàcs.