Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/232

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d’acolythe, allait être de fait le chef et le maître ; admettant que la première consécration, accomplie par des schismatiques, n’est pas valable, il déclare renoncer désormais à tout rapport avec le Valaque et son Métropolitain. Pour l’en récompenser, la Cour le créa conseiller impérial, lui fit don d’une belle chaîne d’or portant le portrait de l’Empereur et l’installa avec une solennité extraordinaire dans cette résidence de Fehérvâr dont son successeur allait être bientôt chassé pour ne pas porter ombrage au représentant de l’Église catholique romaine (1701).

Selon le désir des protopopes, cette même Cour avait dû cependant promettre, au moment où elle confirmait Athanase, de reconnaître tout Roumain uni à la confession de l’Empereur comme membre à titre égal de la communauté politique transylvaine, comme « fils de la patrie », Mais, alors que les concessions faites par les Roumains étaient affichées à grands fracas, pour raffermir de la sorte la position des Impériaux en Transylvanie, cette reconnaissance fut tenue dans le plus strict secret pour qu’ensuite, « découverte » par les Roumains eux-mêmes, elle fût inscrite sous le second successeur d’Athanase sur le drapeau des luttes pour le droit.

De leur côté, les fonctionnaires travaillaient à détruire tout le passé de la nation. On brisa violemment avec Brâncoveanu, dont le Métropolitain et son tuteur, le Patriarche de Jérusalem, avaient lancé l’ana-thème contre l’apostat et le transfuge ; on lui enjoignit brutalement de ne plus se mêler aux affaires d’un pays qui avait un autre souverain. « Pourquoi ce prince, qui est un homme comme il faut, répondait-on à l’ambassadeur anglais revenant de Constantino-ple, s’occupe-t-il des décisions que prend l’Empereur dans son propre pays en ce qui concerne des questions religieuses, alors que l’Empire n’a jamais demandé