Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/246

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Si l’école grecque, tout en étant maintenue par la Cour et la plupart des boïars, plus ou moins mâtinés de Grecs, fut réellement vaincue dans cette concurrence avec la modeste école roumaine presque sans appui ; si la littérature hellénique, jusqu’alors si florissante dans les Principautés, devait s’arrêter brusquement dans son développement, l’invasion, au printemps de l’année 1821, des « hétairistes » (membres de l’Hétairie, de la « Société des amis », fondée à Odessa), à Jassy, puis à Bucarest, parut enrayer le mouvement. Alexandre Hypsilanti, connu dans le pays comme fils d’un prince-régnant, se présenta, non seulement comme chef d’une armée libératrice qui allait se former dans les Principautés mêmes, premier berceau de la rénovation byzantine, mais aussi comme mandataire du Tzar Alexandre, dans le service duquel il venait de perdre un bras. Ses assurances sous ce rapport amenèrent le Métropolite Benjamin à bénir en grande pompe aux Trois Hiérarques le drapeau, portant le phénix renaissant de ses cendres, de l’Empire grec ressuscité. Mais le Tzar avait des engagements comme membre de la Sainte Alliance, et les insurgés en furent réduits à leurs propres moyens. A Constantinople, on massacrait leurs complices ; en Mo-rée, on faisait marcher les troupes contre les premiers rassemblements des rebelles ; en Moldavie et en Valachie, on écrasa les bandes d’Hypsilanti à Draga-sani, près de l’Oit, à Sculeni, sur la rive du Pruth ; les derniers défenseurs de la cause révolutionnaire, l’Ar-naute d’origine roumaine, de Vlacholivadi, Jordachi (le Géorgakis des Grecs), et ses camarades, furent détruits entre les murs du couvent de Secu.

Jordachi s’était entendu, quelques années auparavant, à Vienne, avec un jeune Valaque de l’Olténie, au district de Gorj, fils d’un paysan mais élevé dans la maison d’un boïar de Craiova, dont il venait défendre