Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/280

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de l’Europe, la Roumanie, pour empêcher le passage de toute armée étrangère ( !) », et, en juillet, Kogalniceanu allait à Vienne remplir une mission secrète. Andrassy avait été le premier à offrir aux Roumains « une partie de la Dobroudscha ».

Mais les Russes furent battus à Plevna, qu’Osman Pacha avait transformée en une citadelle formidable ; ils étaient en danger d’être rejetés au-delà du Danube, où avaient paru déjà, répandant la panique au milieu de la population, les premiers fuyards. Les Roumains avaient dû répondre, dès le commencement, au bombardement turc de la rive gauche ; ils avaient collaboré ensuite à la destruction des monitors turcs sur le Danube ; après le passage des Russes à Zimnicea, ils avaient pris la garde du Danube et avaient même envoyé une garnison à Nicopolis. Maintenant, lorsque le Grand-Duc, désespéré, demandait au prince Charles « fusion, démonstration et, si possible, passage du Danube », au moins comme une « démonstration », on ne pouvait plus tarder, car une victoire des Turcs aurait signifié l’envahissemsnt de la Roumanie rebelle, avec toutes ses conséquences.

Du reste, les Russes venaient d’admettre « l’individualité » de l’année roumaine, commandée par son prince lui-même. Pour faciliter la coopération, le Tzar offrit le commandement général des forces opérant devant Plevna à Charles Ier, dont l’orgueil en fut naturellement très flatté. Quant à des garanties nouvelles, Bratianu s’était rendu au quartier-général russe, mais sans en rapporter autre chose que l’assurance formelle d’Alexandre II que la Roumanie n’aurait pas lieu de regretter ce qu’elle faisait.

Les Roumains participèrent glorieusement à la prise de la première redoute de Grivitza. Ils continuèrent à concourir à l’investissement de Plevna ; Osman, contraint à capituler en octobre, s’adressa d’abord à un