Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/295

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votée dans un Conseil de Couronne. Le roi Charles en mourut lentement (3 septembre 1915).

Les agitations qui commencèrent un peu plus tard pour amener l’intervention de la Roumanie du côté de l’Entente, agitations qui n’étaient pas exemptes de ce même esprit de parti, n’auraient pas réussi contre tant d’intérêts coalisés en faveur de l’Allemagne, si cette même conscience, à laquelle demanda conseil la loyauté de Ferdinand Ier, neveu et successeur de Charles I", n’avait imposé sa volonté à tous les partis, sauf les débris des junkers junimistes et quelques ennemis personnels du tzarisme russe. La manière dont, dans une lutte absolument inégale, les paysans roumains, auxquels on vient à peine d’accorder, par une réforme constitutionnelle, un droit plus large à la terre et celui du suffrage, combattirent et combattent encore, l’enthousiasme avec lequel leurs frères de Transylvanie et de Bucovine sont venus, quittant les camps de prisonniers en Russie, se sacrifier à leurs côtés, non moins que la révélation d’une âme « moldave » dans la Bessarabie russe, montrent, plus que tout plaidoyer diplomatique, qu’il y a dans cet Orient carpatho-danubien un peuple de presque 14.000.000, millions d’âmes, d’une ancienne civilisation originale, qui ne demande, en échange de ses souffrances millénaires, dont la civilisation du monde chrétien a profité, que le respect dû à ses droits incontestables.