Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/70

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qu’il paraît, non par le sort de ce pays de Hateg, sur les ruines de Sarmisagethusa, que le roi arpadien voulait lui arracher, mais par la réunion momentanée de Severin et de sa province aux possessions du Voévode.

Dans une bataille malheureuse contre un de ces « ma-gistri », de ces « bans » de Transylvanie qui fourmillaient à cette époque au milieu de l’anarchie générale, le vieux prince roumain succomba ; les vainqueurs se saisirent aussi d’un de ses frères, Barbât, dont le nom survit peut-être dans ce village dit Rîul-lui-Bàrbat qui se trouve de l’autre côté, tout près de la frontière. Seneslav d’Arges ou bien son héritier, Tugomir ou Tilhomir, que les sources slaves des Balcans nomment aussi, paraît-il, Ivanco (le nom roumain est Iancu), réussit donc, dans ces circonstances exceptionnelles, à réunir les deux Voévodats, situés à la droite et à la gauche de l’Oit. On n’a pas d’autres renseignements sur lui, mais son fils Basarab était déjà « Grand-Voévode de tout le pays roumain », de la Roumanie entière, c’est-à-dire de tout le territoire que n’avait pas atteint encore la colonisation étrangère et qui n’avait d’autres limites que les conditions géographiques elles-mêmes.

Cette principauté réclamait pour son chef non seulement les anciens revenus de la dîme des grains, du vin, des troupeaux et des amendes (gloabe), mais aussi ceux des douanes, car pour la première fois la frontière gagnait un sens plus précis, et tout ce qui se rattachait aux prérogatives traditionnelles d’un domn, n’aurait fait cependant que végéter dans la montagne sans les nécessités de cette vie économique dont les bases avaient été posées par les Tatars un demi-siècle auparavant.

Une voie decommerce existait déjà qui menait à