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1ere personne du singulier est analogique de la 2e et de la 3e p. sg.

Le parfait actuel est en -us : il a été autrefois en -i et en -us. Je mori, tu moris, etc., et je morui, tu morus, etc.; par suite l’imparfait du subjonctif était : que je morisse et que je morusse. Futur : morrai.

Subjonctif présent : que je muire[1], muires, muire; q. n. moriens, moriez (et aussi morons, morez), muirent. Les formes actuelles du singulier sont analogiques du présent de l’indicatif.

Tenir, venir

Ven-ire a entraîné dans la conjugaison en -ir tenere, devenu *tenīre.

Le radical accentué est tien-, vien- ; le radical non accentué ten-, ven-. Ind. prés.: je vien, tien; n. venons, etc.

Au subjonctif n au contact de i est devenu n mouillée, c’est-à-dire gn. On avait donc : que je viegne[2], viegnes, viegne ; q. n. veniensvenions, q. v. veniez, (venons, venez), qu’il viegnent ; on avait de même : que je tiegne (venant de teniam pour teneam). Vers la fin de la période du moyen français (xve siècle) le radical vien-, tien-, avec n non mouillée, a remplacé viegn- : d’où les formes actuelles vienne, tienne.

Le futur était tendrai, vendrai, aujourd’hui tien-d-rai, vien-d-rai, avec emprunt du radical accentué.

Quant au parfait, il appartenait à la classe des parfaits forts dont il sera bientôt question.

Je vin, tin n. venímes, tenímes
tu venís, tenís v. venístes, tenístes
il vint, tint il vindrent, tindrent
  1. On a aussi morje avec consonification du yod latin en j (lat. moriam pour moriar).
  2. On trouve aussi, avec consonification de i en j, g: tienge, vienge.