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Article indéfini.
L’article indéfini un se rencontre quelquefois dans les plus anciens textes, surtout devant les noms concrets, mais en général il est omis, principalement dans les cas suivants : après les verbes estre, paraistre, devenir : riches hom fu (Alexis, 14.) ; après des termes de comparaison : si fait droite sa reie come ligne qui tent (Pélerinage, 297.) (= il fait son sillon droit comme une ligne qui se tend) ; après une proposition négative et surtout après des adverbes négatifs comme onques, jamais (c’est encore la règle aujourd’hui).
Ex.
- Tenez mon helme, oncques meillor no vi. (Rol., 629.)
- Tenez mon heaume, je n’en vis jamais de meilleur.
Même en dehors de ces cas particuliers l’omission de l’article indéfini[1] est la règle, surtout au pluriel et devant des noms abstraits.
Ex. :
- Sur palies blancs sièdent cil chevalier. (Rol., 110.)
- Les chevaliers sont assis sur des tapis blancs.
- Enz en lor mains portent branches d’olive. (Rol., 93.)
- Entre leurs mains ils portent des branches d’olivier.
Omission devant un nom abstrait.
- Ensemble ot lui grant masse de ses homes. (Alexis, 214.)
- Avec lui une grande masse de ses hommes.
- Dame, dist-ele, jo ai fait si grant perte. (Alexis, 148.)
- Dame, dit-elle, j’ai fait une si grande perte.
- ↑ Le pluriel de l’article indéfini un a été remplacé dans la langue moderne par des, qui est le pluriel de l’article partitif.