Page:Joseph Anglade - Grammaire élémentaire de l'ancien français.djvu/181

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Mandez Carlon, a l’orgoillos, al fier. (Ibid., 28.)
Mandez à Charlemagne, à l’orgueilleux, au fier.
Ne bien ne mal ne respont son nevout. (Rol., 216.)
Ni bien ni mal il ne répond à son neveu.
Por ses pechiez Dieu porofrit le guant. (Rol., 2365.)
Pour ses péchés à Dieu il offrit le gant[1].
Cest mien seignor en bataille faillirent. (Rol., 2718.)
Ils faillirent à mon seigneur en la bataille.
Mon seignor dites qu’il me vienge veoir. (Rol., 2746.)
Dites á mon seigneur qu’il vienne me voir,
L’amirail dites que son host i ameint. (Rol., 2760.)
Dites à l’amiral qu’il y amène son armée.

Cet emploi, fréquent au début de la langue, devient plus rare après le xie siècle et disparaît après le xive. Il s’est maintenu avec les pronoms personnels placés immédiatement devant le verbe : il me dit, je lui enlève, il se parle.

Substantif complément d’un verbe de mouvement.

Un substantif peut être employé comme complément circonstanciel sans préposition avec des verbes de mouvement (verbes neutres).

Ex. :

Tant chevalchierent et veies et chemins. (Rol., 405.)
Ils chevauchèrent tant par voies et par chemins.
D’enz de la sale uns veltres avalat
Qui vint a Charle les galos et les salz. (Rol., 731.)

De dans la salle un chien de chasse descendit, qui vint vers Charles en galopant et en sautant (mot à mot : les galops et les sauts.)

On disait : aler le petit pas, grand pas ; aler son chemin, expression qui s’est maintenue (cf. passer son chemin) ; venir grant alure (cf. marcher grand train) , etc.

  1. Au vers 2389 on trouve, avec la même formule, a Deu.