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textes. C’est là une habitude si différente de la syntaxe moderne qu’elle déroute souvent les débutants.
Ex. :
- Soz ciel n’at home plus en ait de meillors. (Rol., 1442.)
- Sous le ciel il n’y a pas d’homme qui en ait de meilleurs.
- Cel nen i at Monjoie ne demant. (Rol., 1525.)
- Il n’y a personne qui ne demande Montjoie[1].
- Jamais n’iert home plus volenters le serve. (Rol., 2254.)
- Jamais il n’y aura un homme qui le serve plus volontiers.
Suppression de l’antécédent ce.
Dans les interrogations indirectes, le pronom interrogatif[2] neutre que est précédé, dans la langue moderne, de ce, à moins que ce que ne soit devant un infinitif.
Ex. :
- Savez-vous bien ce que vous faites ?
- Mais : je ne sais que faire.
L’ancienne langue employait que comme pronom interrogatif neutre sans antécédent.
Ex. :
- Il ne sout que ço fut. (Pélerinage, 386.)
- Il ne savait ce que c’était.
- Ne sevent que font. (Alexis, 370.)
- Ils ne savent ce qu’ils font.
- Or ne sai jo que face. (Rol.)
- Je ne sais que faire.
Cette tournure s’est maintenue longtemps. Au xvie siècle, elle est constante : Je ne sais que c’est ; sans sçavoir qu’ils faisoient, tant ils estoient troublés[3].