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C.
Après les verbes marquant un acte de la volonté, c’est-à-dire l’ordre, la défense, le conseil ou la prière, etc. : commander, mander (même sens que commander), dire (idem) ; défendre ; conseiller, loer (même sens) ; prier, etc., on trouve plus souvent le subjonctif que l’infinitif.
Ex. :
- Quand Deu del cel li manda par un angele
- Qu’il te donast à un comte cataigne. (Rol., 2319.)
- Quand Dieu lui manda du Ciel par un ange de te donner à un vaillant comte.
- Je vos comant qu’en Sarragoce algez. (Rol., 2673.)
- Je vous commande d’aller à Saragosse.
- Ki ço vos lodet que cest plait degetons,
- Ne li calt, Sire, de quel mort nos morions. (Roi., 226.)
- Celui qui vous conseille de rejeter cette convention, peu lui importe, Sire, de quelle mort nous pouvons mourir.
- Et ço li prient que d’els aiet mercit. (Alexis, 508.)
- Et ils le prient qu’il ait pitié de lui.
- Por Deu vos pri que ne seiez fuiant. (Rol., 1516.)
- Pour Dieu, je vous prie de ne pas fuir.
Il se produit quelquefois un changement de construction et on trouve l’impératif dans la subordonnée.
Ex. :
- Je te requier qu’en guerredon
- D’un de ces cierges me fai don. (G. de Coins., 316, 42.)
- Je te prie qu’en récompense : fais-moi don d’un de ces cierges.
- Jou te conjur... que revien par moi. (Phil. Mousket, 11794.)
- Je t’en conjure : reviens par moi.
On rencontre aussi quelquefois, même après que, l’infinitif négatif en fonction d’impératif.