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Cette construction s’est maintenue jusqu’au début du xviie siècle[1].


Le pronom régime d’un infinitif qui dépend d’un verbe à un mode personnel ne s’intercale pas entre ce verbe et l’infinitif, comme dans la syntaxe moderne, mais il se met ordinairement devant le verbe principal, qui est considéré comme faisant corps avec l’infinitif suivant ; ainsi l’ancienne langue disait : je le veux voir ; je le veux conseiller. Cette tournure était encore l’usage habituel au xviie siècle[2].


Le pronom personnel accentué, sans préposition, dans les propositions indépendantes non impératives, se place ordinairement avant le verbe ; mais il peut aussi se placer après.

Ex. :

Tei covenist helme et bronie a porter. (Alexis, 411.)
C’est à toi qu’il aurait convenu de porter le heaume et la cuirasse.
Liverrai lui une mortel bataille. (Rol., 658.)
Je lui livrerai un combat à mort.

Quant aux pronoms atones, ils se placent ordinairement avant le verbe.

Avec un impératif affirmatif, le pronom accentué se place ordinairement après l’impératif (construction actuelle : conseilliez mei), rarement devant. Avec un impératif négatif on emploie la forme atone, qui se met devant.

Ex. :

Ne vos esmaiiez onques. (Rol., 920.)
Ne vous effrayez jamais.
  1. Haase, Synt. fr., § 154 A.
  2. Haase, Synt. fr., § 154 C.