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dans des mots comme : avoir < habere, on < homo, orge < hordeum. Mais elle a été rétablie artificiellement dans des mots où elle n’est pas aspirée, comme herbe, héroïne, dans des mots où elle est aspirée comme héros, haricot, et dans des mots d’origine germanique (honte < germ. haunita; heaume < germ. helm; haubert < germ. halsberg) ou influencés par des mots germaniques : altum > aut et, sous l’influence de l’allemand hoch, haut. Dans d’autres mots comme huit, huile, huis, h indiquait que u voyelle ne devait pas être confondu avec u consonne (v).


Exemples de consonnes qui s’affaiblissent; intervocaliques[1], les sourdes deviennent des sonores ou disparaissent.

P > b > v : ripam > rive ;
crepat > crève ;
sapam > sève ;
sapẹ́re > savoir ;
fabam > fève.
K[2] > g > i : pacat > *pagat > paie ;
dicat > *digat > die ;
negat > nie.
T > d > đ > (zéro) : vitam > vida > viđa > vie ;
crudam > cruda > crue.


Les consonnes doubles placées entre deux voyelles se maintiennent en se simplifiant : cappam > chape, mappam, mattam > nappe, natte (pron. nape, nate).

Les liquides (l, r) sont souvent soumises à la dissimilation (r devient l et réciproquement). Ex. : peregrinum > pèlerin, germ. heriberga > auberge, Arverniam > Auvergne, etc.

  1. On appelle intervocaliques les consonnes placées entre deux voyelles, comme d dans laudat, c dans placet.
  2. Ou c devant.