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T final latin après voyelle (ou devenu final en français) s’est maintenu pendant quelque temps, jusqu’à la fin du xie siècle ; il se prononçait sans doute comme le th dur anglais; puis il a disparu.

Ex.: amat > aimet, aime ; amatum > amét, aimé ; finitum > finit, fini ; *perdutum > perdut, perdu ; virtutem > vertut, vertu ; bonitatem > bontét, bonté.

Dans sitim, lat. vulg. setem, par suite d’une influence non expliquée[1], t s’est transformé en f : soif.


T final (ou devenu final) après consonne se maintient et sonne en liaison. Ex. : dormit > dort ; venit > vient ; factum > fait ; dictum > dit.


T + s final devient z, qui en ancien français se prononçait ts.


Ex. :

  • amatus > amez (pron. améts) ;
  • natus > nez (pron. néts) ;
  • hostis > oz (pron. ots) ;
  • nostros > noz, nos.

D

D initial se maintient. Dos, devoir, dur, dormir, douleur.


D intervocalique disparaît en passant par đ.


Ex. :

  • audire> ouir ;
  • *gaudīre (lat. cl. gaudere)> jouir ;
  • sudare > suer ;
  • denudare > dénuer ;
  • videre > veoir, voir ;
  • sedere > seoir ;
  • laudare > louer ;
  • *codam > queue ;
  • fidelem > féal (fidèle est un mot savant), etc.


Des mots comme crudité, nudité, et beaucoup d’autres, dénoncent une influence savante.

  1. Peut-être y a-t-il eu l’influence de la forme : je boif, de bibo.