Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/135

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plus ou moins attaqués, et les pauvres cultivateurs se voient dans la cruelle perspective de n'avoir pas même des semences pour l'année prochaine ; c'est que le nombre extrêmement petit des tubercules qui, dans ces localités, ont encore ça et là échappé au fléau, ne tardent pas à en être bientôt atteints, même hors de terre, surtout si l'on ne prend beaucoup de précautions pour les conserver. Le soin que recommandent essentiellement à cet égard toutes les personnes compétentes, et dont il est facile d'ailleurs de comprendre l'à-propos, c'est non-seulement de se garder d'entasser les pommes de terre arrachées, dans des caves ou des celliers humides, mais encore de les étendre en outre dans des lieux secs, sur la plus grande surface possible, après avoir séparé les tubercules sains des autres et les avoir fait sécher au soleil, et ensuite de les bien surveiller afin d'enlever au fur et à mesure tous ceux qui viendraient à s'altérer, de crainte que l'infection ne gagne promptement le reste. »

La maladie ne s'est pas déclarée à la fois sur toutes les parties de la Savoie ; celles qui ont été les dernières à en ressentir l'influence, ont en général beaucoup moins souffert que les autres où le mal s'est montré de bonne heure. Aussi voyons-nous la province de Savoie-Propre, que la maladie a frappée dans la première huitaine de septembre, être la plus maltraitée de toutes, à tel point qu'aucune des 156