Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/139

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Si l’on en croit un vieux paysan du Voralberg [1], la maladie des pommes de terre serait connue depuis un siècle dans son pays, où on l’attribue aux pluies froides du mois d’août, et où le seul remède employé consiste à laisser les tubercules dans la terre deux ou trois semaines de plus qu’à l’ordinaire. En Allemagne, cette maladie sévit depuis 1830, et on a remarqué qu’elle a disparu dans quelques contrées où le tubercule avait été renouvelé au moyen de semis ; les plantes qui ont levé de ces semis ont été entièrement préservées, cette année, de la contagion qui désole l’Europe, et la qualité obtenue n’est pas inférieure aux bonnes espèces connues.

M. Trog, pharmacien bemois, qui a fait des essais l’année dernière, avait déjà obtenu, au 15 octobre, des tubercules exempts de toute pourriture, et qui variaient de la grosseur d’une noisette à celle d’un œuf de pigeon. M. Trog assure qu’on a remarqué les premiers symptômes de cette maladie en 1843, sur le marché de Zurich. M. Decerfz, dans une note qu’il a adressée à l’Académie Royale des Sciences de Paris (séance du 15 septembre), dit qu’il a été à même d’observer plusieurs fois, mais partiellement, en France, cette maladie de la pomme de terre, qu’il a toujours assimilée à la

  1. Seigneurie d’Allemagne, dépendante de l’Autriche, et réunie au Tyrol.