Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/190

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observateur avait signalé, dans les tubercules attaqués, une odeur prononcée de champignon (63) ; il avait dit que des corpuscules charriés avec le liquide fauve qui colore les parties malades, et qui forment, sur les parois des cellules, des granulations plus foncées, pourraient être comparées à des sporules d'une ténuité extrême ; mais il paraissait cependant ne pas croire à l'existence d'un champignon parasite, et il se demandait comment il se faisait que plusieurs personnes eussent cru voir la fécule disparaître par suite de la maladie. Dans son second Mémoire, lu à l'Institut huit jours plus tard, le même savant a beaucoup modifié sa première manière de voir. A l'aide d'un mode de préparation qu'il avait déjà décrit dans ses mémoires sur le développement des végétaux et qu'il rappelle ici, il a reconnu, dit-il, sans grande difficulté, que la couleur des parties altérées des tubercules malades est due à un lacis filamenteux, de couleur jaune oranger, qui enveloppe les grains de fécule ; ce lacis est formé par les filaments d'un champignon dans lequel l'analyse lui a montré l'azote en proportions analogues à celui du champignon de couche. Ces mêmes filaments existeraient aussi entre les cellules. Ainsi, selon M. Payen, dans sa seconde note, une végétation cryptogamique toute spéciale, se propageant des tiges aériennes aux tubercules, est l'origine de la maladie. Le parasite, dont les sporules ont suivi le liquide infiltré autour des parties corticales surtout, et