Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/208

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forte gelée du mois de décembre avait passe par-là. On a cru, en principe, que la maladie s'était communiquée de la tige aux tubercules ; mais il a été prouvé plus tard qu'elle s'est établie partout indistinctement. Ainsi l'on a eu, sur la même plante, des tiges saines et des tubercules malades, des tiges malades et des tubercules sains ; des tiges malades, un tubercule sain, et, à l'extrémité de ce dernier, un second tubercule affecté ; des graines malades se sont présentées sur des tiges saines avec des tubercules malades. Or, c'est là la démonstration positive de ce fait, que la maladie pouvait et a attaqué également tous les organes de la plante.

Nous avons vu que cette épidémie s'est répandue sur tous les points de l'Europe. En Belgique, en Hollande, en Allemagne, en Angleterre, en Piémont, etc., le mal a été le même que chez nous, et partout cette singulière altération a présenté les mêmes phénomènes. On a remarqué partout la même bizarrerie dans la propagation du mal ; ici, un champ a été frappé par le fléau ; à quelques pas plus loin, un champ presque contigu et soumis aux mêmes influences a été complètement intact ; des localités entières ont été respectées, d'autres ont été désastreusement atteintes ; les pays les plus élevés n'en ont pas été garantis, tandis que, quelquefois, des terres basses et humides n'ont eu aucun mal. Il est arrivé parfois que, dans un champ, toute la récolte a pu être instanta-