Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/226

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malade, n'avaient eu aucun inconvénient pour les bestiaux qui les ont consommées. Il en a été de même pour la nourriture des hommes, qui, jusqu'à présent, mangent, sans aucun effet fâcheux, des tubercules dont on a ôté la partie malade. »

103. Relativement à l'influence que peut exercer sur la santé de l'homme ou des animaux, l'introduction dans le régime alimentaire des tubercules plus ou moins profondément altérés, M. Bedel dit que: « D'après ce que l'on a pu observer depuis plus de deux mois dans le département des Vosges, nulle épizootie, nulle épidémie, nulle affection sporadique grave n'est venue témoigner de l'influence délétère de la nourriture des pommes de terre altérées[1]. »

104. Dans la vallée d'Allèves, province du Genevois, où la maladie a sévi avec rigueur (56 et 62), M. l'abbé F. Martin nous apprend que les habitants de cette commune ont mangé les pommes de terre qui étaient avariées, après avoir eu soin d'enlever, avant la cuisson, les parties altérées ; personne n'a éprouvé la moindre indisposition. Ils les ont fait servir journellement à la nourriture du bétail, même sans les avoir mondées ; celui-ci les a mangées constamment avec avidité, et n'a été atteint d'aucune incommodité[2].

  1. Académie des Sciences de Paris, séance du 8 septembre 1845.
  2. Courrier des Alpes, 29 janvier 1846.