Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/253

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pour cela, il faudrait attendre la récolte des premières pommes de terre gâtées qui seront semées ce printemps. — Malheureusement, à cette époque, la solution du problème arriverait trop tard. C'est pour remédier à cet inconvénient, que j'ai fait, en décembre 1845, une culture forcée d'une trentaine de tubercules plus ou moins attaqués de la maladie, placés dans un petit carré de six pouces de terre de profondeur, et abrités du froid par un vitrage recouvert de paillassons. La terre elle-même repose sur du fumier de cheval tassé à une hauteur de trois pieds, afin de fournir à la végétation la chaleur nécessaire à son développement. De cette manière, j'espère obtenir des tubercules assez gros à la fin de mars, pour pouvoir juger de leur état, connaître si la transmission a eu lieu, et, dans le cas contraire, annoncer, par la voie des journaux, ces résultats intéressants aux cultivateurs, qui les apprendront encore assez tôt pour utiliser, comme semences, les pommes de terre malades qui leur resteraient encore (167). S'il est permis d'émettre une opinion anticipée sur les résultats futurs de cette petite culture anormale, je pense que toutes ces pommes de terre produiront, sinon des fruits aussi bons et aussi beaux que ceux que l'on obtiendrait avec des semences choisies et de bonne nature, du moins des produits passables et exempts de la maladie des tubercules qui les auront fournis.