Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/43

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propre produit que comme un moyen lucratif et commode de nettoyer, d'ameublir et de bien amender, par le mélange intime et répété d'une masse considérable d'engrais, une couche de terre d'une grande profondeur. C'est dans ce but qu'on doit toujours placer cette plante précieuse en tête de la rotation, comme remplacement de la jachère, mais à la condition de donner une fumure abondante et toutes les façons nécessaires pour assurer le succès d'une céréale de printemps, d'une prairie artificielle semée dans cette céréale, et d'une troisième récolte au moins, soit de colza, soit de céréale d'automne, prise sur la prairie artificielle rompue. Dans tous les cas, si l'écobuage est quelquefois utile, c'est dans les fonds humides, tenaces, argileux, dont les molécules, fortement adhérentes, ne peuvent être divisées et défrichées que par ce moyen violent, ou dans des sols infectés de mauvaises herbes qu'on ne peut détruire. 20. La pomme de terre est-elle antipathique avec elle-même, comme l'ont avancé quelques botanistes cultivateurs? M. Antoine de Roville nous apprend que dans la plaine que baigne la Moselle depuis Epinal jusqu'à Metz, on suit, de temps immémorial, l'assolement biennal : i° pommes de terre ; 2° seigle. On trouve même, dans quelques parties, des terres qui reçoivent tous les ans un ensemencement en pommes de terre, sans que le produit diminue pour cela. Schwertz rapporte à cet égard des faits très concluants:

« II