Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/57

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botaniste, M. Seringe[1], M. Trotter aura rendu un immense service aux peuples du nord, en hâtant une reproduction qui réparera, au moins en partie, la perte inévitable d’une grande masse alimentaire.

M. Trotter s’est rendu célèbre en Angleterre par ses recherches sur les cultures de la solanée tubéreuse (pomme de terre), en la plantant avant et après l’hiver. Il fit labourer en novembre un champ d’un terrain argileux, peu propre à la culture de cette plante ; ce champ fut arrosé de purin (eau de fumier), et planté en pommes de terre du Yorkshire, de la précédente récolte. À côté de ce champ, M. Trotter en fit préparer un autre semblable, avec les mêmes labours et les mêmes engrais ; mais la plantation eut lieu au printemps. Lors des deux récoltes, on trouva que le quart d’un acre anglais, planté en automne, produisit 80 mesures de tubercules, tandis que celui de la culture du printemps n’avaient rendu à peu près que la quantité de tubercules mis en terre. Cet habile agronome en conclut donc que, pour les sols argileux, la culture hivernale l’emporte de beaucoup sur celle du printemps, et, d’après les calculs qu’ont faits les Anglais, la récolte d’hiver sera quatre fois plus

  1. Rapport de la Commission nommée par la Société d’Horticulture-pratique du Rhône, au sujet de la maladie des pommes de terre, par N.-C. Seringe, professeur de Botanique et directeur du jardin des plantes de Lyon. — Octobre 1845.