Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

les plus sains, les plus savoureux, les plus certains, du pauvre comme du riche. Aussi sa culture a-t-elle pris, depuis cette époque, une extension considérable, dont les chiffres suivants peuvent donner une idée. En 1798, on comptait à peine 35 mille hectares consacrés à la culture de ce tubercule dans toute la France ; en 1815, elle occupait déjà 849,904 hectares ; vingt ans plus tard, on en cultivait 982,8ii hectares, et aujourd'hui cette quantité s'est encore de beaucoup augmentée. En Savoie, la même progression s'est également fait remarquer. Ainsi, dans la seule province de Savoie-Propre, on cultivait, en 1829, six mille journaux en'>pommes de terre ; aujourd'hui cette quantité s'élève très approximativement à vingt mille journaux.

La pomme de terre a l'avantage inappréciable de produire, sur une étendue de terrain donnée, plus de matière nutritive que toute autre plante alimentaire. Les résultats suivants feront mieux sentir cette importante vérité. D'après les expériences de M. Cadet de-Vaux[1], un arpent de i00 perches (la perche de 20 pieds) rend ordinairement six setiers de blé du poids de 240 livres ; ce qui donne 1,440 livres de blé. Les 1,440 livres de blé font le même poids en pain, dont le prix par livre est d'autant de deniers que

le setier coû

  1. Instruction sur le meilleur emploi de la pomme de terre dans sa co-panification avec les farines des céréales. — Paris, 1817.