Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/74

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te de francs ; en sorte que le blé, valant 36 francs le setier, la valeur de la livre de pain est de trois sous, plus un centième et demi pour frais de fabrication.

Un même arpent, planté en pommes de terre, donne 30 milliers par la petite culture, toujours plus soignée, et 20 milliers en grande culture. En adoptant ce dernier chiffre, il donne juste le quart en farine : or, les cinq milliers de farine représenteront, dans la masse panaire, par leur association avec partie égale de farine céréale, environ 6,300 livres de pain, quand l'arpent de blé n'en rend que 1,440.

Proust s'est livré à des essais analogues, et a obtenu des résultats tout aussi satisfaisants. En 1817, où la récolte des pommes de terre fut extrêmement abondante, cet honorable académicien en planta plusieurs journaux dans le pays qu'il habitait aux environs de Craon, et recueillit : dans un journal de 80 chanins, 1,400 doubles décalitres de la patate qu'on appelle truffe d'août ; dans un autre, 1,600 de l'espèce qui est ordinaire au pays ; et dans un troisième, jusqu'à 1,856 de la blanche de Chine. En calculant ce que ce dernier produit aurait donné en froment dans le même espace de terrain, on aurait obtenu, dans les meilleurs temps, 100 doubles décalitres de cette céréale, c'est-à-dire une valeur au-dessous de la moitié du produit des pommes de terre.

On sait, en effet, qu'un hectare planté en pommes